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Le Blog

02/02/2015

Voyage au bout de l'enfer

La Banquette Irlandaise par temps sec!

La Banquette Irlandaise par temps sec!

En ce 1er février, l'enfer est venu du ciel: l'air sombre des mauvais jours déversant tout son fardeau de neige, grésil et autre froideur de l'hiver.

Pour les locaux, l'habitude est de se rendre  sur l'hippodrome de Pau pour le Prix Gaston de Bataille, plus connu sous le nom de Grand Cross de Pau.

Voilà une course qui mérite l'expression "un grand moment de sport, n'en déplaise aux journalistes sportifs!

Oui c'est une course incroyable que je ne raterai pour rien au monde(ou presque), le sommet du spectacle hippique ! Je sais, il y a d'autres cross en France et chacun ira de sa préférence ; mais je suis du Sud-Ouest, et la mienne c'est Pau.

Mais l'édition 2015 a dû composer avec une nature déchaînée: L'enfer d'abord pour les spectateurs courageux, bravant les bourrasques dans les gradins, malheureusement clairsemés par la faute de ce "temps pourri " . L'enfer pour les organisateurs et sponsors, dépités par la faible affluence pour une journée phare du meeting, même s'ils ne l'ont pas montré. Enfin l'enfer pour les acteurs, chevaux et jockeys.

Déjà très exigeante,  6200 mètres et des obstacles impressionnants-je vous invite à faire le tour à pied pour vous rendre compte de la difficulté et ou la moindre erreur est fatale-, cette course est devenue dantesque par la météo.

Pourtant, nous avions à faire des spécialistes chevronnés, mais force est de constater que les repères n'étaient plus là : le gué avait atteint sa côte d'alerte, la croisée des pistes n'étaient que marécages.
Nos héros, pas encore fatigués, ont avalé kilomètres et difficultés sans tenir compte de la neige qui tombait; uniformément couverts d'une boue noire, il difficile de reconnaître le sien, au fur et à mesure du parcours, même le nombre de participants diminuait régulièrement, Dieu merci sans blessures pour les hommes et les chevaux.
A l'approche du dernier kilomètre, la physionomie de la course a changé, il ne s'agissait plus de rester debout, mais qui allait sortir vainqueur.

Nos héros de boue, si je peux me permettre, auront été au-delà de leur force. Feu Croisé et Fabrice Barrao, puisque c'est eux qui ont été couronnés, ont largement mérité les applaudissements affaiblis par les flocons de neige; j'ai eu l'impression que le jockey, qui a monté une fort belle course, était plus fatigué que sa monture. La belle histoire ne s'arrête pas là : c'est aussi la victoire de David contre Goliath. Feu Croisé, cheval de 10 ans, est la propriété d'un médecin qui l'entraîne lui-même!

Le courroux du ciel et son enfer n'aura pas laissé le même souvenir à tout le monde. Pour certains il aura eu un goût de Paradis.