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Le Blog

12/10/2016

Les Aventures de Mr. Badluck en Aquitaine

Gare de Dax où les trains n'arrivent pas

Gare de Dax où les trains n'arrivent pas

Mr. Badluck avait prévu de se rendre en la ville de Dax, réputée pour ses thermes.

Il avait préparé consienceusement son voyage. Un vieil ami avait pris demeure dans la belle cité viticole de St Emilion. L'occasion d'une halte pour souper et coucher agrémenterait ce voyage. De Paris le moyen le plus simple était le chemin de fer. Il se rendit donc à un guichet de la Société des Chemins de Fer Français.

-La gare la proche est Libourne, lui dit le préposé. Pour la suite vous avez un train qui vous mènera à Bordeaux; vous savez c'est une ville en pleine expension. Vous pouvez y rester un peu ou prendre un autre train dans la foulée pour Dax.

-C'est parfait dit Mr. Badluck, je prends un ticket de 1ère pour Libourne à la date d'aprés demain.

48 heures plus tard, Mr. Badluck, avec sa malle à roulettes, était sur le quai de la gare de Libourne. Le voyage avait été plus long que prévu, mais on lui avait dit que c'était habituel.

Son ami l'attendait avec la voiture. Fouette cocher, les voilà sur la route de St Emilion. La jument allait bon train entre les vignobles.

La soirée fut des plus agréables et le diner bien arrosé au St Emilion bien sûr!

Il fallait atteler de bonne heure pour ne pas rater le train de Bordeaux à 8h40 . Une demi heure d'avance,permettait à Mr. Badluck de prendre tranquillement son billet.

Aprés avoir saluer et remercier son ami, il tira sa malle et tomba sur un guichet fermé, ouverture vers 9h; trop tard, comment faire?

-vous avez des machines modernes à tickets lui dit une brave dame.

En effet 3 grosse machines jaunes étaient dans le hall de la gare. La 1ère ne marchait pas, la 2ème non plus. De la dernière, aprés beaucoup de difficulté et beaucoup d'argent, sortit un ticket Libourne-Dax. Alors tirant sa malle tant bien que mal dans les escaliers, il monta dans un petit train pour arriver dans la future métropole.

Dans la gare grande gare, des affiches partout: avec la SCFF Rapidité, efficacité, proximité, modernité. Impressionant!  Quelle époque pensa Mr. Badluck.

Cherchant désespérément sur le panneau le train pour Dax, il se mit en quête de renseignements et finit par trouver le dit bureau. 2 préposés en bel uniforme faisaient face à 2 longues files de voyageurs. Mr. Badluck attendit sagement son tour.

-Pardon Monsieur, j'ai un ticket pour Dax, mais je ne vois aucune inscription.

-Il y a des travaux sur la voie, les trains ne vont plus à Dax.

-Et comment faire?

-Il y aura un omnibus dans 2 heures qui vous emmènera à Biganos, là vous prendrez un autre omnibus pour Dax

-Ca me fera arriver à quelle heure?

-Je ne sais pas, il faudra demander au cocher

-Peut-on louer des voitures particulières?

-Oui, sortez à droite, montez sur le pont, redescendez et plus loin vous verez les panneaus des loueurs.

Mr. Badluck tira sa malle sur quelques hectomètres et arriva essoufflé.

-Bonjour, avez vous une voiture libre?

-Non, mais voyez mes collègues

-Et vous Monsieur?

-Non, rien

au 3ème: oui, j'ai une voiture, mais il faut la ramener obligatoirement içi

-C'est impossible

-Désolé!

Et Mr. Badluck repartit vers la gare et retrouva le préposé

-Vous avez un omnibus direct pour Dax

-Parfait

-Mais vous ne pouvez pas monter sans billet spécial omnibus.

-J'en prends un alors.

-C'est impossible, il fallait l'acheter au guichet de Libourne.

- Mais il était fermé!

-Ce n'est pas mon problème.

-Oui mais c'est le mien! dit Mr. Badluck

- Ne soyez pas suffisant! répondit l'homme à l'uniforme.

Mr. Badluck monta dans l'omnibus sans qu'on lui demande son ticket, soulagé il roulait en direction du sud.

Ils avaient passé le 1er relais de poste. A celui de Cestas, l'omnibus s'arrêta. Le chocher était en grande discussion avec le responsable du relais, puis revint.- Désolé, mais nous devons repartir à Bordeaux, ordre de la SCFF. Agitations à l'intérieur, les noms d'oiseaux commencaient à voler..

L'omnibus démarra quand le responsable ressortit en faisant de grands gestes. Les chevaux avaient déjà pris le trot, le cocher choisit de tourner autour du massif de fleurs.

On en était au 7ème tour, à l'interieur des cris, le mal au coeur de certains, tous les passagers penchés sur la droite; et d'un seul coup,  rétablissement, l'ordre de retourner était confirmé, direction nord.

Au relais intermédiaire, nouvel arrêt, nouvelle discussion. Finalement demi tour vers le sud.

Au rythme des chevaux,  l'équipage traversa de la grande forêt des Landes, pas de brigands, pas d'accident.

Il faisait grand nuit, quand Mr. Badluck arriva à son petit hotel dacquois.

Le lendemain, en prenant son petit déjeuner, il ouvrit le journal local: "Bordeaux, dont le maire se voit déjà président du pays, est en pleine expension; le renouveau , la modernité, bref le bonheur de vivre aux portes de la capitale, grâce à la SNCF".

Ce n'est pas le journal du jour, pensa Mr. Badluck, il vérifia la date.

Et si, aujourd'hui jeudi 13 octobre 2016.

 

Tous les faits et dialogues rapportés ne sont que la stricte vérité!