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Le Blog

24/02/2017

Couleurs

Le Caravage.   Velasquez.    Gauguin
Le Caravage.   Velasquez.    Gauguin
Le Caravage.   Velasquez.    Gauguin

Le Caravage. Velasquez. Gauguin

Le Rouge et le Noir

Le rouge ou le noir?

Couleur ou pas couleur?

Je suis couleur; bien que le dessin m'enthousiasme. J'aime arpenter les cabinets de dessins. Un trait au fusain, graphite ou encre noire sur papier blanc a la puissance majuscule du vrai, du juste. Je ne dirai pas du beau l'Art Contemporain ne le supporte plus!

Mais ce noir devient nuances façonnées par la main et la subtilité des tons varie selon que le papier sera d'un blanc cassé ou jauni par le temps.

Les photos "noir et blanc": je leur trouve plus de force et de sensualité que celles en couleurs, en particulier les photos du monde taurin. Mais il y a bien plus que du noir et du blanc.

Et en peinture?

"La Pie" de Monet sur fond de neige: voilà un intitulé en noir et blanc, mais que de couleurs dans ce magnifique tableau... et pas un noir ni un blanc!

"Le Torero Mort" de Manet, en noir et blanc?

Les noirs de Velasquez, une merveille! Nuances, profondeurs et lumières. Que ce soit dans "L'Infant Don Carlos" ou son autoportrait. Dans l'utilisation du noir, Soulages, dont j'apprecie les oeuvres (plutôt avant le années 80) est relégué dans le lointain.

Mais y a-t-il du noir dans ces noirs? J'en doute.

Il est intéressant de voir que le "noir ivoire" est trés présent dans les propos de Cézanne, Renoir ou Degas, dans le passionnant livre de Vollard.

Sans comparaison aucune, bien sûr, mon tube de noir ivoire est le même depuis bien longtemps, je ne l'utilise que pour les rehauts.

Le noir n'est que mélange; séparant les tons bruns, ocres, rouges, verts ou bleus, utilisés avec une délicatesse extrème, Botticelli nous offre "La Vierge et l'Enfant et St Jean Baptiste enfant".

Déclinant vers les clairs obscurs, dans "La Vocation de St Mathieu", chef-d'oeuvre des chefs-d'oeuvres, le Caravage suggère le chatoiement de la couleur. Il n'est pas anodin que les spécialistes de Velasquez aient fait un rapprochement de ce tableau avec certains du maitre espagnol.

La couleur peut se décliner jusqu'à l'extrème féerie, comme la salle des Gauguin de la collection Chtchoukine.

Oui j'aime la couleur.

Il en est de même dans la vie de tous les jours. Certains ne s'habillent que de noirs (trés parisien). Je préfère la couleur, un peu trop diront les mauvaises langues. Aux murs blancs, gris ou anthracites, trés magasines "déco" je préfère la couleur.

Je n'imagine pas un marché aux fleurs ou aux épices en noir et blanc. S'y promener satisfait l'olfaction, mais nous en met plein les yeux.

Ne dit-on pas qu'en peinture un petit rouge mange un grand bleu?

Le rouge fascinant (pour l'homme) de la muleta, le rouge intense et charnel du piment d'Espelette.

Pimenter son existence.

Quelques grains de fantaisie, voir de folie, pour donner des couleurs à la vie.