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01/04/2015

La famille Tuang n'a pas aimé

La minute de silence à Las Ventas

La minute de silence à Las Ventas

Madrid, Dimanche des rameaux, une impression d’été avec le soleil et ses 24°


La Plaza de Las Ventas, la Mecque a fait le lleno pour l’affiche Fandino face à 6 taureaux de ganaderias « dures ».  Déjà , dans le métro ,comme au football, de jeunes supporters chantent » Fuerza Fandino .
Piste immense, gratins vertigineux de 24 000 places.


Pour sa dernière journée à Madrid, la famille Tuang au grand complet , armée de caméras et appareils photos, a réservé les files 4 et 5 du Tendido 10, deux rangs au -dessous de moi et juste au- dessus du maestro Luis Bolivar et du ganadero Antonio Banuelos.
A l’issue du paseo, la minute de silence pour la catastrophe de l’A 320 se transforme en une série d’intentions criées depuis les gradins dont le fameux « Viva Espana ».


Place aux toros. Quelques minutes s’écoulent et pendant la pose des banderilles du  premier toro, les ¾ des Tuang se lèvent et s’en vont. Le reste disparaitra à la fin du premier toro. Un heureux dans l’affaire : le chauffeur du minibus, affrété pour l’occasion, voit sa journée se terminer plus tôt que prévu !
Les Tuang n’ont pas aimé et ils ont tout raté de cette tarde : à commencer par une pique magnifique d’Israël de Pecho, qui sort sous l’ovation et du haut de sa monture, serre les mains tendues des Tendidos 6 et 7 ; et au même moment, le bond fabuleux – à faire pâlir Fosbury et Beamon à la fois- d’un Espontaneo au look  de dandy, prestement écarté par la cuadrilla et embarqué sans ménagement par la police. Police qui a bien du travail en cet après midi : devant les arènes, c’est la police montée qui sert de bouclier à un groupuscule d’antis aux prises avec des aficionados, bien plus réactifs qu’en France. Puis avant que le spectacle ne commence, elle évacue d’autres énergumènes bien installés dans les gradins. Elle fera une dernière apparition pour interpeller un mécontent qui  balance son coussin sur le sable, juste avant la mort du dernier toro. Cigare au bec, il quittera les arènes encadré de policiers.


La famille Tuang a raté le salut au centre du peon, Javier Ambel pour son brega impeccable de précision et de douceur.
Elle a raté le show de Florito et ses « boys  bueys » pour le changement du 5ème toro. En 30 secondes, La petite troupe entre en piste, et repart en encerclant le toro de Victorino Martin, qui traine la patte au propre comme au figuré. Mais  le vieux  buey à longs poils,  le pousse  avec autorité vers le toril ; ovation des connaisseurs.


Côté tauromachie, la déception est grande ; à Madrid, on est sûr d’avoir des toros bien présentés mais est-ce suffisant ? Fandino rêvait d’un jour de gloire. J’ai peur qu’il ait laissé son âme de lidiador, à Bayonne en août dernier , lors d’une mémorable voltereta qui l’a laissé aplati au sol.


Tel un château de sable submergé par la marée montante, son ambition s’est écroulée sur le sable de Las Ventas.  Alors qu’il sort, la famille Tuang termine de diner dans un restaurant asiatique de la Puerta Del Sol.